Vatican II et la famille : nous sommes Foi et Raison.

Lire le Concile de façon juste….et commencer par l’application envers la famille !

 

 

L’herméneutique de la continuité : quand Benoît XVI rétablit la vérité sur le Concile.

Vatican II et la famille : nous sommes Foi et Raison.

Benoît XVI parle d’herméneutique de la continuité à propos du concile, c’est-à-dire de la façon juste de le lire.

Si on lit le concile Vatican II- car la plupart du temps, on en parle mais on ne l’a jamais lu !- entre parenthèses, on a là une formidable opération de désinformation : on a réussi à faire croire à la fois aux progressistes et aux traditionnalistes que c’était un concile de rupture. L’Eglise a sans cesse dit le contraire, et les pères conciliaires eux-mêmes, dès la 5ème ligne du texte, disent qu’il ne s’agit en aucun cas d’un concile de rupture et qu’on ne peut lire les textes du Concile que dans la continuité avec le Concile de Trente et le Concile de Vatican I, lesquels sont en continuité avec la tradition et tous les autres conciles. Notons aussi que le théologien le plus cité dans le Concile de Vatican II est saint Thomas d’Aquin. Que le pape le plus cité n’est autre que Pie XII. Ni l’un, ni l’autre ne sont des peersonnalités en rupture avec la Tradition de l’Eglise! Enfin, que le Concile le plus cité est le Concile de Trente. Quand je dis cela en chaire, cela fait  » trembler les vitraux » car très peu de gens le savent ! Pourquoi cette méconnaissance?

 

S’informer correctement sur le Concile.

En 1963, je suis allé à Rome. Jean XXIII venait de mourir, Paul VI venait d’être élu. Je voulais rencontrer l’un des pères conciliaires. Ce prêtre m’a alors montré ce que Paul VI avait envoyé à chacun d’eux pour préparer la rentrée du Concile : une médaille sur laquelle le Christ était représenté, dormant dans la barque, tandis que les apôtres s’écriaient :  » Au secours, Seigneur, nous périssons!… ». L’évocation du passage étant un rappel à la confiance :  » Confiance, c’est moi! » En effet, la première session du concile avait été assez mouvementée…c’est assez classique : on appelle cela la « phase du Diable ». Elle est suivie par la  » phase des hommes », puis par la phase de l’Esprit Saint, lequel bien sûr prépare son coup et sa victoire depuis le début.

Mais la phase du Diable, lors du Concile Vatican II a été d’autant plus importante qu’il y avait sur la place Saint Pierre une grande agence de presse néerlandaise,  » Concilium », qui inondait tous les journaux cathos- ou dits cathos- de leurs nouvelles…depuis la chute du rideau de fer, nous savons que cette agence était financée par la Stasi, l’organisation des services secrets d’Allemagne de l’Est de l’époque, qui fonctionnait en étroite collaboration avec le KGB et les autorités de Moscou. Cette agence  » Concilium » était chargée de semer la dialectique marxiste à l’intérieur de l’Eglise. Elle aurait pu réussir, mais cela n’a pas été le cas, car le Seigneur est beaucoup plus intelligent que la Stasi ( laquelle surveillait aussi un certain Ratzinger...) et que toutes les manoeuvres possibles de ceux qui cherchent à semer la confusion…ce qui est certain, c’est qu’il y a eu une immense désinformation dont les traces se font encore sentir, surtout auprès de ceux qui se sont laisser prendre sans chercher d’autres sources d’information fiables.

 

Gaudium et Spes, un texte optimiste?

Je reviens à l’importance de la lecture du Concile ( j’ai fait d’ailleurs quatre disques sur le sujet- qui ne sont pas encore édités- et je dois en faire huit, sur les textes les plus importants, le site AES vous tiendra informés). dans la grande constitution pastorale Gaudium et Spes, la première partie livre une analyse de la situation, que certains estiment d’un optimisme total, ce qui est tout-à-fait faux : il y a des constats positifs et d’autres négatifs, et beaucoup d’interrogations. C’est donc un texte lucide qui témoigne du sérieux de l’analyse des Pères conciliaires sur le monde dans lequel ils vivent : ils montrent bien qu’il y a des choses bonnes et d’autres très inquiétantes. La deuxième partie n’en devient que plus intéressante : elle expose les cinq urgences données par les Pères conciliaires. La première d’entre elles, c’est de restaurer la dignité de la famille et du mariage. Ce qui signifie que la cellule familiale est fondamentale, autant pour la société civile que pour l’Eglise. Dans l’Eglise, la famille est appelée  » Eglise domestique » : c’est la cellule de base de l’Eglise. Et dans la société civile, le code Napoléon continue à dire l’importance de la famille ( même si les années passant, on a lâché beaucoup de choses : le divorce, etc.) La famille est incontournable.

 

Un des enjeux : la préparation au mariage.

Vatican II et la famille : nous sommes Foi et Raison.

Depuis douze ans, je fais des préparations au mariage et des homélies de mariage : j’ai commencé à lister toute une série de points incontournable pour préparer les personnes à se préparer très solidement au mariage. C’est une manière d’appliquer le Concile, à la suite du développement donné par Jean-Paul II dans son magistère!

Aujourd’hui, la grande confusion réside entre les langages de l’amour et l’amour.

l’amour, c’est vouloir le bien de l’autre quoi qu’il arrive ! C’est un travail de l’intelligence et de la volonté. Il faut donc mobiliser notre libre-arbitre : je discerne par mon intelligence le bien que je peux faire pour l’autre, et je m’oblige, par ma volonté, à le faire. ( Il ne s’agit pas, bien sûr d’imposer mon bien propre ou ma vision à l’autre, mais d’agir en conscience.) Evidemment, j’ai la chance de pouvoir dire aux jeunes : j’ai été marié pendant 40 ans….je sais qu’il y a des jours où c’est difficile de supporter son conjoint ! Malgré tout, vous restez avec lui/elle ! Et c’est à ce moment-là que vous l’aimez vraiment!

Il ne faut pas confondre l’amour avec les langages de l’amour, des sentiments, de la chair : ce sont, bien sûr des expressions légitimes et profondes de l’amour, si l’intelligence de l’amour et la volonté ne font pas défaut. C’est une question de cohérence de l’ensemble!

On a oublié aujourd’hui qu’il existait aussi des mariage  » de raison » :  » J’aime l’autre parce que cela me paraît de plus en plus raisonnable. » Je dis aux jeunes que ce n’est pas stupide du tout ! Car même si – pour être sûr de faire le bon choix- l’on mettait, par ordinateur, les qualités que l’on recherche chez l’autre, elles seraient extérieures à son libre-arbitre. Et comme l’amour est un acte de libre-arbitre qu’il faut répéter tous les jours et à tous les instants, ce serait un soi-disant bon choix qui ne serait pas un bon choix. En revanche, vous pouvez prendre une bonne-ou une mauvaise décision, oui!

La bonne décision, vous ne pouvez la prendre que si précisément vous ne vivez pas avec l’autre et que vous pouvez le regarder de l’extérieur, et voir comment il utilise, dans les faits, son libre-arbitre dans tous les actes de la vie : est-ce qu’il dit la vérité ? Est-ce qu’il est juste ? Est-ce qu’il se respecte lui-même et les autres ? Si vous ne faites pas cela, vous n’avez aucune chance de prendre une bonne décision.

Enfin, avant de prendre la décision finale, regardez si vous avez la même conception de la vie, de l’éducation?…Quelle place accordez-vous à l’argent, au travail, aux loisirs, etc…? Et vous ne pourrez pas voir cela en vivant déjà avec l’autre, parce que dans ce cas, vous serez déjà aveuglés par les langages de l’amour-sentiment, passion, par le langage des sens. Les journaux féminins titrent :  » L’amour dure trois ans », mais ils se trompent : c’est la phase passionnelle durant laquelle on pratique le langage des sentiments et des sens qui dure trois ans…phase très agréable, certes, mais très fragile s’il n’y a pas eu le reste.

 

Nous sommes foi et raison.

La foi et la raison sont deux ailes avec lesquelles l'esprit humain s'élance vers la contemplation de la vérité.

La foi et la raison sont deux ailes avec lesquelles l’esprit humain s’élance vers la contemplation de la vérité.

Les jeunes se  » mettent ensemble  » : curieuse expression qui veut dire que l’on a aucun engagement, que c’est provisoire. Lorsque je reçois des jeunes qui veulent se préparer au mariage, la première question que je leur pose est :  » Est-ce que vous vous aimez ?  » , et ils me répondent :  » Bien sûr ! » . A ce moment-là, avec un bon sourire, je les traient de menteurs, ce qui ne manque pas de les surprendre !…et j’insiste :  » Vous n’avez pris aucun engagement l’un envers l’autre, et vous me dites que vous vous aimez !  » Je prends le risque qu’ils ne reviennent pas – mais cela n’est encore jamais arrivé-; et au bout de quelques mois, ils s’aperçoivent qu’ils avaient beaucoup à apprendre sur l’amour. Je leur parle d’abord d’amour dans l’ordre naturel, car ils vivent déjà ensemble et ignorent les fondements qui permettent à l’amour de durer. Je les amène ainsi à se poser les vraies questions ! Cela fait partie de l’éducation -elle commence par celle des futurs parents.

Le Concile avait donc raison : il faut restaurer la dignité de la famille et la dignité du mariage.

Au niveau spirituel, dans le même ordre d’idée, il est capital que nous, catholiques, continuions à travailler sur la foi et la raison. Nous sommes foi et raison.

Rappelez-vous la première chose que Jean-Paul II a dite, lorsqu’il est monté sur le siège de Saint Pierre en 1978 : il a annoncé qu’il allait préparer une encyclique sur les liens entre foi et raison. Il l’a publiée en 1998 : il l’a donc cogitée pendant vingt ans!

Pour moi- peut-être à cause de ma formation scientifique, c’est fondamental. La foi  » sirupeuse » et affective dans laquelle on baigne actuellement et le  » sentiment religieux » n’empêchent pas le départ des prêtres; au contraire, cela les favorise ! Il faut savoir qu’il est parti autant de prêtres depuis la mort de Paul VI qu’auparavant. Pour tous, on peut faire le même constat : ce sont des prêtres qui étaient dans l’affectif, insuffisamment structurés humainement. C’est la raison pour laquelle Jean-Paul II avait publié l’exhortation apostolique Pastores Dabo Vobis (  » Je vous donnerai des pasteurs »). Il y affirmait que le premier élément fondamental dans la formation d’un prêtre est sa formation humaine. S’il n’est pas solide, capable de dire non, il ne tiendra pas le coup ! Il faut au prêtre une maturité affective suffisante.

Cela fait partie des objectifs vitaux : retrouver des catéchismes structurés, basé sur le raisonnement. Tenir, relier Foi et raison. Le Seigneur nous a donné un libre-arbitre pour adhérer à ce qu’Il nous dit. Ce libre-arbitre se base sur notre raison notamment et il est nécessaire que nous ayons une foi structurée par la raison.

Père Y. Bonnet;

 

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