Les prêtres « retraités » : revoir sa copie!

 » Prendre sa retraite » pour un prêtre n’a pas le même sens!!!

Les prêtres « retraités » : revoir sa copie!

Que peut signifier pour un prêtre l’expression « se retirer » ou « prendre sa retraite » ? Cette question n’était jamais posée, il y a quelques dizaines d’années, lorsque le chrétien de base savait que le sacerdoce confère une marque indélébile à la personne du prêtre, que l’Eucharistie est le cœur de sa vie et qu’il continuera à célébrer la messe tant qu’il en aura la force et à donner le pardon des péchés chaque fois qu’il en aura l’occasion ou qu’il la provoquera. Aujourd’hui cette question est posée par des personnes qui pensent que le prêtre sera peut-être comme certains retraités, qui occupent leur temps devant la télévision ou en loisirs divers, à cela près que ses moyens matériels seront probablement assez réduits. Le sens de la  » retraite » chez un prêtre ou un évêque ne concerne pas son sacerdoce qui fait partie intrinsèque de sa personne, mais concerne son rythme d’activité et de gouvernement.

Une sagesse accrue, trésor pour les jeunes générations suivantes

Personnellement, je pense que, si la question se pose, c’est qu’il y a dans le rôle du prêtre (Lumen Gentium) un rôle de formateur, un rôle sanctificateur et, par délégation de l’évêque, une participation au gouvernement pastoral. Les deux premiers rôles, enseigner, évangéli­ser, expliquer l’Écriture et vulgariser le magistère, d’une part, et sanctifier par les sacrements, d’autre part, sont toujours possibles avec, bien évidemment, un rythme ralenti par l’âge, mais avec une sagesse, une sérénité, une rondeur souvent accrues. En revanche, gouverner une paroisse et a fortiori un ensemble de paroisses ou un diocèse, premièrement, n’est pas le charisme de tous les ordonnés et, en second lieu, demande à la fois une maturité (qui ne vient guère qu’autour de 35-38 ans) et une santé nerveuse, qui s’érode avec l’âge. C’est en ce sens qu’il est souhaitable que la décision d’un retrait d’une responsabilité « opérationnelle » soit prise d’un commun accord entre l’intéres­sé et son supérieur hiérarchique quand apparaissent fatigue, difficulté à récupérer, stress et ses conséquences organiques.

 

Former les curés, recteurs et évêques à l’art du gouvernement d’une paroisse, d’un diocèse, etc…

J’ajouterai volontiers que les jeunes prêtres trouveraient grand profit à ce que des « anciens », qui ont exercé des responsabilités opérationnelles, les conseillent, leur apprennent l’art de gouverner, jouent en quelque sorte un rôle de sages, comme les grands-parents vis-à-vis des petits-­enfants, avec lesquels ils n’ont pas de relation de « gouvernement ». Je rêve toujours au fait que l’Église pourrait se doter d’une « École de guerre » (à l’instar de l’armée), pour former ses curés, recteurs, et évêques à l’art du commandement et du gouvernement : subsidiarité, suppléance, collégialité…  Cet art est expliqué et dispensé dans la doctrine sociale de l’Eglise .Comme je l’ai dit un jour en présence d’un cardinal d’un pays francophone : « Pourquoi les hommes d’Égli­se ne s’appliqueraient-ils pas à eux-mêmes la doctrine sociale de l’Église ? » et ledit cardinal de rire sincèrement en approuvant !

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