Les bienfaits de la culture ou « des liens entre la main et le cerveau ».

Culture, transmission à tous et mission de l’école…

 


Le travail et la culture.

Collège des Bernardins, haut lieu de culture.

Collège des Bernardins, haut lieu de culture.

Pourquoi les papes attirent-ils notre attention sur l’importance de la culture ? Qui parmi nous a lu le discours de Jean-Paul II à l’Unesco en 1980  , sur l’importance vitale de la culture, chemin de l’Eglise vers l’homme ?
« La signification essentielle de la culture consiste, selon ces paroles de saint Thomas d’Aquin, dans le fait qu’elle est une caractéristique de la vie humaine comme telle. L’homme vit d’une vie vraiment humaine grâce à la culture. La vie humaine est culture en ce sens aussi que l’homme se distingue et se différencie à travers elle de tout ce qui existe par ailleurs dans le monde visible: l’homme ne peut pas se passer de culture. » ( paragraphe 6)

Alors, comment aborder cette question de la cullture ?

Avant de répondre directement à cette question, je voudrais rappeler un souvenir qui m’est très cher. C’était il y a 20 ans, mon épouse était, comme l’on dit, « en rémission », mon entreprise créée depuis deux ans avait bien décollé et je venais de terminer l’écriture de mon deuxième livre : bref, je soufflais un peu. Les Compagnons du Devoir, avec lesquels j’avais des relations très amicales, me demandent de participer à l’une de leurs opérations portes ouvertes, pour donner une conférence. Ils me suggèrent, ô merveille, de traiter des liens entre la main et le cerveau, le travail et la culture. Jamais on ne m’avait proposé un sujet aussi riche et l’origine de la proposition me confirmait que le désir de la vraie culture est peut-être plus répandu chez les manuels intelligents que chez les intellectuels, qui peuvent être érudits mais incultes, savants mais tordus, dépourvus de bon sens et infatués d’eux-mêmes.


Une tension vers l’universel.

Image Compagnons du devoir

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La culture nous décentre de nous-mêmes, elle nous ouvre aux autres, élargit notre champ de réflexion, forme notre esprit critique. Elle s’épure au fil des années et des siècles, en éliminant peu à peu ce qui est trop marqué par une époque, une mode, bref, ce qui manque d’universalité. Or, catholique veut dire universel, ce qui explique l’intérêt porté par nos papes à la culture. Bien sûr, la foi catholique purifie la culture profane mais, en même temps, elle y trouve une capacité à dialoguer avec tous les hommes et à leur transmettre la vérité dans un langage accessible à tous, quels que soient leur origine géographique et leurs particularismes culturels !

La personne humaine n’a pas que des exigences matérielles.

Dans le monde professionnel, que je n’ai jamais quitté pendant 40 ans, car l’école que j’ai dirigée pendant 11 ans était professionnelle, j’ai constaté avec joie à quel point la population ouvrière était heureuse quand on profitait des besoins de l’entreprise pour élargir son champ de réflexion à celui de l’homme et à l’universalité de ses besoins. Ô combien la personne humaine n’a pas que des exigences matérielles, elle en a de plus essentielles, spirituelles, morales et culturelles…

Transmettre : école catholique, qu’as-tu fais de ta culture ?

La vraie culture est tout à fait vulgarisable, elle peut être mise à la portée de tous, à condition de ne pas utiliser un vocabulaire de spécialiste, d’érudit, de cuistre prétentieux ou de femme savante. Et il y a une culture catholique, qui a besoin d’être vulgarisée. C’est aujourd’hui une des tâches urgentes à accomplir, plutôt que de critiquer sottement l’enseignement de l’Église ou de s’en délecter égoïstement sans porter le souci de le traduire pour le transmettre. Mais au fond, le problème est peut-être que nous manquons de vulgarisateurs parce que nous manquons de gens cultivés. École catholique, qu’as-tu fait de ta culture… ?

Culture, incarnation de ce qui est spirituel…

Jean-Paul II disait encore :
« Si la distinction entre culture spirituelle et culture matérielle est juste en fonction du caractère et du contenu des produits dans lesquels la culture se manifeste, il faut constater en même temps que, d’une part, les œuvres de la culture matérielle font apparaître toujours une « spiritualisation » de la matière, une soumission de l’élément matériel aux forces spirituelles de l’homme, c’est-à-dire à son intelligence et à sa volonté, ― et que, d’autre part, les œuvres de la culture spirituelle manifestent, d’une manière spécifique, une « matérialisation » de l’esprit, une incarnation de ce qui est spirituel. »


Cette remarque sur la culture donne tout son sens au travail et montre la noblesse de cette « soumission de l’élément matériel aux forces spirituelles de l’homme ». De quoi motiver nos jeunes ( et moins jeunes ) au travail !

Père Y. Bonnet.

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