Quelles leçons peut-on tirer de l’ascension fulgurante d’Emmanuel Macron ?

mouton-loup1
La première leçon est, pour moi, la confirmation que l’élection du président de la République au suffrage universel est désormais une opération médiatique où l’image donnée par le candidat pèse beaucoup plus que sa capacité éventuelle à être l’homme de la situation.

La deuxième leçon est que la traditionnelle bipolarisation droite-gauche a cessé de faire recette dans une partie non négligeable des personnes de plus de quarante ans et qu’elle est étrangère à la majorité des moins de quarante ans.

La troisième leçon est que les deux partis de gouvernement, tributaires de cette bipolarisation, à savoir le PS et Les Républicains, ont affiché leur état pitoyable et, pour beaucoup de leurs membres, en ont vraiment pris conscience pendant la campagne présidentielle! D’où leur empressement à annoncer, à la suite du premier tour, qu’ ils voteraient pour le …vainqueur!

La quatrième leçon est que Marine Le Pen n’a pas réussi à dépouiller son parti de l’étiquette  » non fréquentable  » qui lui avait été collée du temps de son père par la plus disparate des coalitions politico-philosophico-religieuse.

La cinquième conclusion, c’est que le mondialisme financier a su tirer rapidement les conséquences du fiasco de François Hollande et celles d’une implantation encore insuffisante au sein des  » Républicains « , pour sortir promptement un candidat dans l’air du temps et en faire la promotion dans les media.

La sixième conclusion est qu’il était indispensable d’ avoir une chaîne d’information TV à sa botte, ce qui est évidemment à la portée dudit mondialisme financier.

Ces premières remarques, j’en suis bien conscient, viennent immédiatement à l’esprit et nécessitent d’être prolongées par une réflexion seconde concernant les causes plus profondes de la percée fulgurante d’un homme dont rien ne permet de penser qu’il est capable d’assumer un rôle de chef d’Etat.
Quand j’ai écrit, il y a presque trente ans,  » Le défi éducatif « , le rideau de fer était encore en place mais on percevait en Occident une évolution sociale apparemment indépendante de l’existence de ce bloc communiste, qui avait tant mobilisé les énergies et focalisé les réflexions des occidentaux pendant quarante ans. La société de consommation, issue des  » trente glorieuses « , ne s’était pas contentée de façonner le « nouvel état économique « , elle avait largement contribué à faire émerger une nouvelle typologie de personnes. Ce qui me frappait à l’époque, et je le disais dans les conférences que l’on me demandait, c’était le constat d’une triple dégringolade spirituelle, morale et culturelle. A la fois cause et conséquence de ce déclin, une véritable « disette » de leaders de qualité. Il faut dire que l’autorité, sous toutes ses formes, avait été dans le collimateur de mai 68 et que cela se faisait sentir dans tous les milieux de vie : famille, école, entreprise, avais-je écrit, n’ayant pas osé ajouter … Eglise! Eh bien, en près de cinquante ans, si on remonte à mai 68, cette triple dégénérescence a produit ceux qui plébiscitent « En marche « , sans savoir vers quoi on va les faire marcher. Mais, comme disait le Christ, il est large le chemin qui mène à la perdition, donc on a l’impression de ne rien risquer… tant qu’on n’est pas face au précipice, sans pouvoir freiner ! Le Malin en ricane déjà.

Et dans ces cas, il ne reste plus que l’aide de la Vierge Marie.

Père Y. Bonnet

Panier
Retour en haut