Que faire dans ce climat de désordre croissant?

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Que faire dans ce climat de désordre croissant ?Sous des formes variées, par des personnes d’ âge, profession et situation familiale diverses, cette question m’est désormais posée en permanence.

 

Ceux qui refusent de se laisser anesthésier ou empoisonner par le bavardage insipide et délétère des media se rendent bien compte que nous approchons d’une échéance douloureuse. Parmi eux, ceux qui s’interdisent le fatalisme ou le désespoir s’interrogent. Le premier mardi d’avril 1973, lors d’ une rencontre inoubliable avec Marthe Robin, je lui ai posé la même question : que faire? La réponse, marquée au coin du bon sens, a fusé :  » Ce que vous savez faire, là où le Seigneur vous a placé, dès que le besoin s’en fait sentir !  » Auparavant elle m’avait fait comprendre que la prière était première et que, sans la Grâce, on ne peut rien.

Mais pour un père de famille nombreuse, conscient de l’importance de l’éducation et plongé jusqu’au cou dans la vie professionnelle, les combats contre l’idéologie marxiste omniprésente et les engagements associatifs, le discernement des priorités et le tri judicieux des activités s’ imposaient, pour éviter l’activisme stérile, garder une vie spirituelle et la solidité du couple. Le conseil était sage, il s’est révélé pertinent et n’a rien perdu de sa valeur. Je le transmet donc à tous, car Marthe ne demandait pas de droits d’auteur.
J’ ajoute que, pour y voir clair dans ce climat d’agitation désordonnée, celui qui veut agir de façon efficace en respectant les exigences de l’ordre naturel, doit impérativement se former solidement à la doctrine sociale de l’Eglise; celle-ci n’a pas cessé de se développer et de s’enrichir en donnant un cadre théologiquement rigoureux, traitant réalistement des questions économiques, sociales et politiques. La réalisation et l’édition en langue française en 2005 d’un « Compendium « , a permis aux hommes de bonne volonté, soucieux d’ agir dans la cité, de disposer d’ un excellent outil de travail.

Le militantisme familial, syndical, scolaire, professionnel et politique, a connu une réelle désaffection, fruit de la société de consommation. Les catholiques n’ ont pas échappé à la contamination. Mais la virulence de l’ offensive laïciste, en raison même de sa pugnacité et de son intolérance, a suscité la réaction de la  » génération JMJ  » , juste récompense due au travail théologique et pastoral du binôme Jean-Paul II – Ratzinger puis de Benoit XVI : une pensée rigoureuse exprimée dans des textes exceptionnels. Les  » Manif  » ont changé les mentalités chez un nombre désormais significatif de catholiques mais aussi, par entraînement, de Français non estampillés catholiques. Reste que le déficit de formation pour les uns et de simple connaissance du contenu de notre Foi pour les autres, devra être comblé au plus vite.
Ajoutons que la première urgence pastorale reste la famille et le mariage. Mais la difficulté de nos jeunes à bâtir des couples pérennes oblige à se poser une question  qui relève également de la formation. Fallait-il, au nom de l’égalité en dignité des deux sexes pratiquer leur co-éducation, contrairement à l’enseignement du Pape Pie XI dans l’ encyclique  » Divini Illius Magistri  » , comme on l’a fait précipitamment après 68 ? J’ai fait l’expérience de prendre à part filles et garçons de quatrième en catéchèse. Résultat, une qualité incomparable d’ attention et de questions.

Père Y. Bonnet

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