Comme j’ai longuement milité au sein de différentes » APEL » et que j’ai encore des petits enfants dans l’enseignement libre, je me suis toujours tenu au courant de l’évolution de l’Enseignement Catholique et de celle de l’APEL. Cette évolution a été, au niveau national, équivalente à celle d’une dégradation régulière du caractère propre de l’école catholique et de ses instances représentatives. Ce déclin a connu des exceptions dues à l’action de personnes à la Foi intrépide, agissant comme chef d’établissement, président(e) d’ APEL, voire directeur diocésain de l’Enseignement Catholique, des exceptions de moins en moins nombreuses au fil des ans.
En fait, ce déclin était à l’image de celui de la Foi elle-même dans notre pays qui se traduisait par la raréfaction des vocations sacerdotales et de la pratique des sacrements, par la progression dans les milieux, encore chrétiens de nom, d’un amoralisme tranquille, et par l’alignement d’une partie du clergé sur l’évolution de la société moderne.
La venue au pouvoir du Président Hollande et de ses séides a changé la donne en ce qui concerne l’Enseignement Catholique, en ce sens que le discours des ministres successifs de l’Education Nationale a révélé leur volonté de réduire le caractère propre à sa plus simple expression. Parallèlement, ils ont donné carte blanche aux gourous du pédagogisme et lancé un train de réformes qui ont inquiété à juste titre beaucoup de professeurs chevronnés, de l’enseignement public comme de celui du privé. Comme il fallait malheureusement s’y attendre, la peur de perdre les contrats a incité les instances représentatives de l’Enseignement Catholique à tout bénir, entre autres, la délirante réforme du collège.
Ce qui a, par contre coup, favorisé le réveil d’un certain nombre de parents, conscients du désastre pédagogique encouru par leurs enfants. Par la Grâce de Dieu, une heureuse alliance entre parents, enseignants lucides et chefs d’établissement courageux, a favorisé l’émergence d’un groupe de personnes décidées à réagir, ce qui n’était pas le cas des responsables de l’APEL.
Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants mais il est clair que cette éducation unit spiritualité, morale, culture, développement de toutes les potentialités humaines de la jeunesse. Les familles doivent pouvoir compter sur des partenaires solides et les Papes, tout comme le dernier Concile, ont toujours souligné l’importance de l’Enseignement Catholique.
La nouvelle association » Parents pour l’Ecole » est née, décidée à jouer son rôle d’instance représentative des parents pour promouvoir leur liberté éducative, soutenir le caractère propre de l’Enseignement Catholique et rappeler que l’Eglise a depuis toujours soutenu que le niveau des connaissances religieuses devait être supérieur ou tout au moins égal à celui des connaissances profanes. Aujourd’hui, c’est souvent Bac+5 profane et Bac -5 religieux !
Père Y. Bonnet