En cette période où il faut encourager les pères dans leur spécificité, voici le résumé d’une conférence du père Bonnet sur le sujet!
Selon un rapport de l’INSEE, le nouveau papa est un ’papa poule’… et l’on présente cela comme une évolution de la Société !
Source : http://catholique-tarn.cef.
Le Père Bonnet nous a expliqué qu’il faut arrêter cette image du ’papa poule’ pour revenir au ’papa coq’ ! Car le père a un rôle fondamental, incontournable dans l’éducation des enfants.
Yannik Bonnet est père de 7 enfants, polytechnicien, directeur de l’école de chimie de Lyon après 23 années passées comme ingénieur chez Rhone-Poulenc. Après le décès de sa femme, il devient prêtre.
Le point de départ pour lui, est un constat sur l’absence du père dans l’éducation, absence soit totale car le père a abandonné le foyer, soit partielle car il a trouvé où fuir, dans le travail par exemple. Les raisons sont multiples :
crise spirituelle : un matérialisme forcené lié à la croissance économique
crise de l’intelligence : des idéologies « prêtes à servir » relayées massivement par une médiocrité mercantile de médias
crise morale : avec la perte de la notion du bien et du mal (le « il est interdit d’interdire ») post 68 ; l’important aujourd’hui étant le « pas vu, pas pris ».
Mais pourtant élever et éduquer requièrent la présence forte d’un père, c’est-à-dire d’un homme mature, capable de tenir un engagement et sachant exercer une force contraignante pour aider à grandir et à trouver un sens, pour aider à répondre aux questions existentielles que tout enfant se pose.
Et ce n’est pas le rôle de la mère. De façon anthropologique et du fait même de leur création, l’homme et la femme ont des rôles totalement différents et complémentaires.
La femme est une très bonne diagnostiqueuse, elle a l’intuition des choses (« sentinelle de l’invisible » selon Jean-Paul II), mais par contre c’est une mauvaise thérapeute et c’est donc à l’homme que sont confiées l’action et l’argumentation.
Bien sûr, en totale complicité.
Un programme vaste et passionnant, résumé ici, détaillé dans le livre Les Fondamentaux de l’Education.
Yannik Bonnet résume l’Éducation en 9 fondamentaux (titre d’un de ces livres), 3 domaines comprenant chacun 3 sous-domaines :
1) La socialisation pour le temps de la petite-enfance (0-6 ans). Pour donner les bases de la vie en société, cela passe par :
a. La loi : la donner et la faire respecter.
b. Le respect : la politesse (« dis bonjour à la dame ! »). Tout être humain mérite le respect, et ce, même s’il a des comportements intolérables : apprendre à dissocier l’Être et le Faire (ou l’ Avoir).
c. Le service mutuel : mettre la table, ranger sa chambre,…
2) La fortification pour le temps de l’enfance (6-11 ans)
a. La confiance en soi : l’aider à construire et à consolider son Moi, sa personnalité. Un compliment ou encouragement venant du père a beaucoup plus de poids !
b. La capacité à prendre des risques : en l’aidant à peser la rationalité. Car la maman n’aime pas les risques pour ce petit rejeton !!
c. Ces deux points conduisent naturellement à l’autonomie. Attention, ce n’est pas l’indépendance, ça n’a rien à voir.
3) La finalisation pour le temps de l’adolescence, phase délicate et qui peut durer longtemps… (en général de 11 à 17 ans mais certains y sont encore à 50 ans !) Le but étant de construire la « fusée à 3 étages du bonheur », qui est ce pour quoi l’homme est fait, le sens de la vie .
Attention : du bonheur et pas du plaisir !
a. Étage 1 : le travail.
Il donne du sens, il permet de développer une dimension créative. Hélas, il est aujourd’hui trop souvent synonyme de pénibilité et de souffrance.
b. Étage 2 : l’amour (et les amitiés vraies)
donne également du sens à la vie. Il permet d’accueillir l’autre tel qu’il est.
c. Étage 3 : Dieu.
Il donne sens à la vie car il donne sens à la mort.
Cela peut paraître colossal mais le Père Yannik Bonnet termine en nous rassurant : « Nous avons une obligation de moyens, pas de résultats ! »
C’est quand même déculpabilisant.