Ouverture du coeur…

3) Ouverture du coeur ? une confiance éclairée par l’Eglise.

Faire confiance.

Ouverture du coeur...
Le fait de demander un accompagnement spirituel est une première forme de lâcher-prise : le point de vue de l’autre, si’il est vraiment considéré, représente une ouverture, l’acceptation de ne pas tout gérer seul sur son propre conseil. L’accompagné va donc pratiquer cette  » ouverture du coeur » qui demande une réelle humilité et une grande confiance.

 » Ouverture du coeur » : c’est l’Esprit Saint qui accompagne.

St Jean-Baptiste désignant le Christ, Pinacothèque de Munich

St Jean-Baptiste désignant le Christ, Pinacothèque de Munich
L’ouverture du coeur est bien sûr indispensable pour un échange en profondeur avec l’accompagnateur et pour une écoute avant-tout de l’Esprit Saint. C’est à la volonté de Dieu que l’on ouvre son coeur.
L’accompagnateur va aider à cette ouverture du coeur à l’Esprit, et non pas…à sa propre personne. Attention aux confusions possibles, il n’est pas obligatoire de se creuser la cervelle pour  » tout » dire à son accompagnateur, il est bien plus indispensable de demander à l’Esprit Saint ce qu’il faut aborder en accompagnement, ce qui mérite éclairage, échange, réflexion, rectification…
L’accompagnateur ne doit jamais oublier qu’il est un  » saint jean-Baptiste », qui doit diminuer afin que Jésus grandisse dans le coeur de l’accompagné.

 » Il est interdit aux supérieurs d’induire les personnes de quelque manière que ce soit à faire l’ouverture de leur conscience »

Le code de droit canon précise qu’ il  » est interdit aux supérieurs ( religieux) d’induire les religieux de quelque manière que ce soit à faire l’ouverture de leur conscience. »  ( c 630 §5)
L’ouverture du coeur doit donc se faire…dans le cadre approprié et selon les circonstances appropriées : les supérieurs religieux, les responsables de communauté et les les responsables paroissiaux, ainsi que l’évêque, exercent leur responsabilité au for externe. Il n’est pas interdit de leur ouvrir sa conscience spontanément ou occasionnellement, mais ce n’est pas le lieu habituel pour le faire, car ce n’est pas bon de mélanger les fors. Lorsqu’une quelconque manipulation ou pression s’exerce pour obtenir cette ouverture, il s’agit d’un abus de pouvoir signalé par le droit canon.

Celui qui gouverne n’accompagne pas.

Ainsi, si un responsable de communauté, de mission, d’apostolat, insiste ou se fâche en entretien parce qu’on  » ne lui ouvre pas son coeur », il n’est pas dans la relation de confiance ni dans son rôle. Le responsable n’intervient qu’au for externe, redisons-le encore. Dans ce domaine, le lâcher-prise revient…au responsable qui outrepasse son rôle et mélange les fors. En d’autres termes, celui qui gouverne n’accompagne pas et ne doit pas provoquer les confidences.
C’est donc au for interne que se fait l’ouverture du coeur, à l’accompagnateur spirituel et au confesseur.


Jamais sans l’assentiment de la personne.

Si un responsable au for externe reçoit des confidences d’une personne placée sous sa responsabilité, il doit absolument veiller à ne pas utiliser les informations qui lui ont été données dans la confiance. Il ne peut en faire usage exceptionnellement qu’avec l’assentiment express ( et même écrit dans certains cas comme le discernement de vocation sacerdotale) de la personne.

Il en est de même pour l’accompagnateur spirituel. Tout ce qui est confié relève du secret au même degré que le secret professionnel.


Rappel du for interne et du for externe : définitions.

Le for externe comprend tout ce qui est public, visible, constatable par quiconque et spécialement dans l’Eglise tout ce qui regarde le fonctionnement des institutions et la mission de gouvernement dévolue aux supérieurs et responsables. Un évêque et un supérieur religieux, un responsable de communauté ou d’association chrétienne exercent leur charge dans le cadre du for externe uniquement.

Le for interne désigne ce qui relève de la conscience et de la responsabilité de chacun devant Dieu.


Le for interne sacramentel et le for interne non sacramentel.

Ouverture du coeur...
Le for interne sacramentel est absolument inviolable, ce qui est confié en confession ne peut jamais être divulgué dans quelques circonstances que ce soit par le confesseur.

Le for interne non sacramentel circonscrit tout ce qui relève aussi de la conscience individuelle, mais qui ne constitue pas à proprement parler un péché : le combat spirituel qui agite nos coeurs, les problèmes familiaux et tous les problèmes ou situations que l’on ne tient pas à exposer sur la place publique, les questions de santé qui ne tombent pas sous le regard d’autrui, les événements passés de la vie, les problèmes psychologiques, etc.

Dans le for interne non sacramentel, ce qui relève de l’accompagnateur spirituel…est le spirituel! ce n’est pas à lui de tenir le rôle du médecin ou du psychologue, bien qu’il puisse renvoyer à ces derniers si nécessaire. Il va d’abord à travers les aspects de la vie de la personne se soucier de sa sanctification, de sa prière, de sa relation à Dieu.


Ne pas fonctionner en vase clos pour un meilleur respect de la conscience des personnes.

Il est toujours meilleur de ne pas fonctionner en vase clos, c’est-à-dire en terme d’accompagnement, d’ouvrir les possibilités de discernement en faisant appel à des personnes extérieures au milieu ecclésial quotidien ; le confesseur devra être extérieur aux connaissances et relations quotidiennes de la personne, de même si possible pour l’accompagnateur spirituel, lequel doit respecter la confidentialité totale des confidences et entretiens. Dans certaines familles spirituelles, il peut être bon de choisir un accompagnateur…d’une autre famille spirituelle, afin d’éviter des entrecroisements et interférences au niveau du gouvernement de la même famille spirituelle. En effet, si un même accompagnateur spirituel dirige plusieurs personnes de la même famille spirituelle, qui est aussi la sienne, il peut se créer inconsciemment un clan autour de lui, et s’il est lui-même responsable au for externe, il ne sera plus objectif pour gouverner.

Une confiance éclairée par l’Eglise.

L'Esprit Saint descendant sur la chaire de Pierre, Basilique st Pierre de Rome

L’Esprit Saint descendant sur la chaire de Pierre, Basilique st Pierre de Rome
Celui qui est accompagné spirituellement entre dans une démarche de confiance à l’Esprit Saint dans l’Eglise. Cette confiance n’est pas aveugle, et l’accompagnement spirituel s’apprend.  » Si un aveugle guide un autre aveugle, ils tomberont tous deux dans un trou ». La confiance faite à l’accompagnateur s’appuie sur la raison et sur la sagesse de l’Eglise, elle ne suspend pas le bon sens! Il est donc primordial de vérifier si la séparation du for interne et du for externe est bien respectée, si l’accompagnateur spirituel est fidèle à l’Eglise et bien formé.
Panier
Retour en haut