Média, émotion, air du temps…ou formation solide ?

Quel crédit peut-on accorder aux mass média ?

Dans le monde occidental, le public est soumis en permanence à un déferlement d’informations dont il est impossible de vérifier rapidement l’exactitude et la pertinence.

En outre il est clair que la façon  dont cette information est délivrée  vise à provoquer des émotions plutôt qu’à susciter l’interrogation et favoriser l’esprit critique.

Comme l’école est devenue majoritairement un lieu où l’on n’apprend plus à réfléchir et ceci depuis maintenant plusieurs décennies, les jeunes générations se retrouvent très démunies pour y voir clair et ne pas risquer d’être en permanence manipulées par les media. L’essor des réseaux sociaux accentue le phénomène et le caractère émotionnel et moutonnier des réactions. Il ne faut pas s’étonner que les moeurs elles-mêmes connaissent de profonds changements, puisque tout passage à l’acte exige ce travail préalable de discernement  qui ne fait plus partie des habitudes.

Le réflexe croissant est de se conformer à « l’air du temps ». La politique, devenue à un certain niveau un métier lucratif, a accompagné le mouvement et l’a traduit dans une législation  marquée par l’amoralisme libertaire. L’ important, bien sûr, c’est de sauver la planète ! La profonde stupidité de ce slogan échappe à l’esprit de nos jeunes, qui ignorent qu’avant la présence des hommes, ladite planète avait subi des percussions violentes de météorites colossaux, des éruptions volcaniques ravageuses et des variations de températures et de niveau des océans  considérables. Et personne ne nous explique comment l’on contrôlera les variations d’ émissions énergétiques du soleil, comment on évitera les chocs de météorites et comment on domptera le volcanisme. Comment se fait-il que si peu de nos contemporains ne soient pas frappés par le fait que ce discours dominant « pue » l’orgueil et une volonté sous-jacente de domination mondiale, servie par des moyens financiers incontrôlés.

Ce constat réaliste ne m’afflige nullement. Mes relations avec la génération de mes petits enfants me montrent qu’ en leur posant des questions inattendues et en leur donnant des informations inconnues de leur part mais vérifiables, il est tout à fait possible d’éveiller leur méfiance et de commencer à former leur esprit critique. D’autant qu’ Internet leur est familier et l’on peut leur fournir gratuitement les coordonnées de sources qui les feront réfléchir ! L’important est de leur montrer qu’on ne les prend pas pour des sots mais que l’on a le désir profond de les aider à grandir et à éviter d’être réduits en esclavage par une tyrannie redoutablement sournoise. Je me suis aperçu qu’ il fallait procéder de la même façon en chaire, pour éveiller les fidèles à un nécessaire esprit critique vis à vis du discours dominant, datant des années soixante cinq et suivantes, qui a pollué la pensée catholique jusqu’à nos jours  même s’il a perdu de sa crédibilité.

Et il est capital de persévérer et de donner, d’homélie en homélie , un enseignement solide en vulgarisant celui du Magistère, certes remarquable mais insuffisamment diffusé. A chaque Eucharistie , en partant des textes du jour, il existe des possibilités de former le jugement et de montrer la profonde cohérence de notre Foi. Le Pape François, dans « Evangelii Gaudium » a souligné avec force l’importance de l’homélie, la nécessité de sa préparation, qui impose au prêtre de se nourrir de la Parole de Dieu et de poursuivre sans relâche sa propre formation.

Père Y. Bonnet

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