Considérer la fin : quel est le but de l’accompagnement?
En toutes choses, dit le poète, il faut considérer la fin. Pour le chrétien, la fin, c’est la vie éternelle en Dieu. Et Dieu Lui-même nous
dit : » Soyez saint, parce que moi, Je suis Saint. »
Cet objectif est humainement impossible depuis la rupture originelle, qui a fragilisé notre nature, obscurci notre intelligence et affaibli notre volonté. Mais à Dieu, rien d’impossible, et la grâce de la Rédemption met à notre disposition l’enseignement de l’Eglise et les sacrements sanctificateurs.
dit : » Soyez saint, parce que moi, Je suis Saint. »
Cet objectif est humainement impossible depuis la rupture originelle, qui a fragilisé notre nature, obscurci notre intelligence et affaibli notre volonté. Mais à Dieu, rien d’impossible, et la grâce de la Rédemption met à notre disposition l’enseignement de l’Eglise et les sacrements sanctificateurs.
Gouverner sa vie ?
Les pélerins d’Emmaüs, l’accompagnement spirituel par le Christ….
Il n’en reste pas moins que gouverner sa vie n’est pas chose aisée et que les réponses aux questions que celle-ci nous pose ne nous paraissent pas toujours évidentes. Au-delà même du discernement entre le Bien et le Mal, il s’agit parfois de choisir le meilleur bien dans les circonstances de la vie conjugale, familiale, professionnelle, sociale, le meilleur chemin pour progresser dans l’amour de Dieu et du prochain.
Le guide adéquat.
L’histoire des saints, dûment reconnus comme tels par l’Eglise, montre qu’ils ont souvent bénéficié des services d’un père spirituel. Dans certains cas, c’est le Ciel Lui-même qui a fait savoir à tel ou telle qu’Il lui ferait rencontrer en temps utiles le guide adéquat. Le terme adéquat a son importance, car chaque âme est unique, comme chaque père spirituel l’est également, ce qui explique la nécessité d’une compréhension humaine mutuelle des deux sujets. L’expérience montre, en tout cas, que beaucoup ressentent un bienfait spirituel d’un tel accompagnement.
Une saine humilité.
Pentecôte, l’Esprit Saint source de tout accompagnement spirituel dans l’Eglise.
L’accompagnement spirituel peut prendre des formes diverses, certains ressentent le besoin d’être dirigés, d’autres d’être guidés, d’autres d’être conseillés. Toutefois, il ya des caractéristiques communes à ceux qui ont le charisme de l’accompagnement en question, et la plus importante est une saine humilité, car le père spirituel n’est qu’un médiateur et c’est l’Esprit Saint qui opère. L’esprit de service et une vie de prière fervente lui sont donc indispensables pour faire du bien à ceux qui se confient à lui.
Quant aux qualités humaines nécessitées, on peut citer : une bienveillance sans faiblesse, une rigueur intellectuelle sans rigidité, une fermeté sans dureté, une douceur sans complaisance. Tel prêtre qui est un » lion » en chaire, peut se montrer sous un jour très différent dans cette mission.
Quant aux qualités humaines nécessitées, on peut citer : une bienveillance sans faiblesse, une rigueur intellectuelle sans rigidité, une fermeté sans dureté, une douceur sans complaisance. Tel prêtre qui est un » lion » en chaire, peut se montrer sous un jour très différent dans cette mission.
Les éléments clés de la vie intérieure.
Dans tous les cas, il faut qu’il s’instaure un climat de confiance réciproque, car celui qui est guidé livre au guide les éléments clés de sa vie intérieure, son for interne selon la formule consacrée, mais le guide n’a pas à vérifier si le » guidé » est, dans sa vie, en cohérence au for externe avec ce qu’il dit de lui.
Confidentialité absolue.
La confidentialité absolue est évidemment requise, ce qui est une règle familière aux prêtres, habitués à garder le secret de la confession. On peut également penser qu’une religieuse cloîtrée, à condition d’avoir été formée à cette mission et d’en avoir le charisme, peut légitimement accompagner spirituellement des fidèles avec fruit. Même avis pour des moines, qui ont souvent joué ce rôle dans l’histoire de l’Eglise. Pour ma part, je suis beaucoup plus réservé sur le fait que cette mission puisse être remplie en dehors de ces cas.
Confusion entre l’exercice de l’autorité de gouvernement et la direction spirituelle.
Autorité de gouvernement : le droit canon ( canon 130) définit que celui qui gouverne n’accompagne pas au for interne. » L’exercice du pouvoir s’exerce de soi au for externe ». Une bonne connaissance du droit de l’Eglise ( droit canon) évite bien des erreurs dans le domaine de l’accompagnement spirituel, en plus d’une bonne connaissance théologique.
Je pense que beaucoup de difficultés survenues dans les communautés nouvelles, nées depuis une cinquantaine d’années, ont été dues au » mélange » for interne-for externe et à la confusion entre l’exercice de l’autorité de gouvernement et la direction spirituelle. Cela touche aussi des communautés » classiques » touchées par la tourmente des années soixante-huit et ayant rejeté ou oublié ces règles de l’Eglise.
Il existe en outre un autre danger » sur-ajouté », à l’intérieur même de l’accompagnement spirituel, c’est la confusion entre le domaine psychologique et le domaine spirituel. La formation des responsables et des supérieur(e)s doit les prémunir contre ces confusions.
Il existe en outre un autre danger » sur-ajouté », à l’intérieur même de l’accompagnement spirituel, c’est la confusion entre le domaine psychologique et le domaine spirituel. La formation des responsables et des supérieur(e)s doit les prémunir contre ces confusions.
Une bonne distinction entre le spirituel et le psychologique.
Saint Jean-Baptiste désigne le Christ. L’accompagnateur doit savoir » décroître » et s’effacer pour le Christ Lui-même.
Dans la demande faite aux accompagnateurs potentiels intervient souvent un besoin d’aide lié à un psychisme perturbé par les événements de la vie de la personne. Remettre de l’ordre à ce niveau peut être nécessaire pour la santé psychique mais ce n’est pas de la compétence d’un accompagnateur spirituel, encore moins d’un responsable ou supérieur de communauté. En revanche, sa formation doit lui permettre de déceler les difficultés psychologiques pour éclairer le fidèle et lui conseiller de rencontrer, dans un autre cadre, une personne compétente et…chrétienne.
Etre accompagné spirituellement, un bienfait qui relève de la vertu de prudence.
De fait, l’être humain est complexe, son psychisme est à l’interface de ce qui vient » d’en haut », ce qui en lui est à l’image de Dieu, et ce qui vient » d’en bas », et brouille ses émotions, ses pulsions, sans oublier l’imaginaire, domaine où l’esprit du mal est dans son élément pour semer le trouble.
L’écheveau n’est pas toujours facile à démêler et, sans la grâce de Dieu et le merveilleux don de conseil, c’est même mission impossible.
En conclusion, je crois pour ma part aux bienfaits de l’accompagnement spirituel, d’autant que j’ai pu en profiter personnellement, tant dans ma vie de laïc que depuis mon entrée au séminaire. Ce que je viens d’exprimer relève simplement de la vertu de prudence.
L’écheveau n’est pas toujours facile à démêler et, sans la grâce de Dieu et le merveilleux don de conseil, c’est même mission impossible.
En conclusion, je crois pour ma part aux bienfaits de l’accompagnement spirituel, d’autant que j’ai pu en profiter personnellement, tant dans ma vie de laïc que depuis mon entrée au séminaire. Ce que je viens d’exprimer relève simplement de la vertu de prudence.
Père Yannik Bonnet