Quelles leçons peut-on tirer de l’ascension fulgurante d’Emmanuel Macron ?
La première leçon est, pour moi, la confirmation que l’élection du président de la République au suffrage universel est désormais une opération médiatique où l’image donnée par le candidat pèse beaucoup plus que sa capacité éventuelle à être l’homme de la situation. Continuer la lecture
Le pire n’est pas si sûr
La fracture entre lucides et aveugles continue-t-elle à s’agrandir?
C’est en tout cas l’impression que m’a laissée mon récent périple dans l’hexagone, une boucle de deux mille cinq cents kilomètres seulement, au volant de ma petite voiture, avec arrêts dans les stations services, écoute et observation, et quatre conférences suivies de débats, sur des thèmes différents et devant des publics très variés. Depuis trente ans, j’ ai beaucoup circulé dans ma chère patrie, sans m’en lasser car j’aime le contact avec les personnes. J’ essaie de comprendre leurs préoccupations et en sociologue amateur, je tâche d’ analyser les » tendances lourdes » qui pèsent sur elles.
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Je suis catholique, puis-je aller voir un psy ?
Je suis catholique, je ne confonds pas le psy et le spi
L’âme sensible, interface entre corps et esprit
Pour répondre à cette question, il faut d’abord rappeler la complexité de l’être humain, union d’un esprit fait à l’image de Dieu et d’un corps pourvu de « capteurs » d’information, sur tout ce qui l’environne. Cette union fait que notre esprit – doué de libre arbitre pour nous permettre d’agir par et pour l’amour – communique avec ce corps par une sorte d’interface, l’âme sensible, qui exprime les réactions biologiques en émotions, pulsions, ressentis et les transforme (voir les pérennise) en sentiments plus durables. Continuer la lecture
Le repos du Dimanche et le travail
Faire marcher le commerce à tout prix?
Depuis déjà quelques années, un certain nombre de surfaces commerciales, de diverses spécialités, souhaitent pouvoir ouvrir leurs magasins le dimanche. Il ne s’agit pas de contrevenir à la loi qui régit la durée du travail, mais de faire du dimanche un jour comme les autres, de mettre fin au principe, multiséculaire dans notre pays, qui veut que ce jour soit un jour chômé sauf en cas de contraintes ou d’utilité sociale graves. Le désir d’augmenter le chiffre d’affaires n’entre évidemment pas dans le cadre des exceptions admises par la législation actuelle. On peut donc penser que les partis politiques seront soumis à l’action de groupes de pression, en vue d’ouvrir largement les possibilités de faire travailler des salariés le dimanche pour faire marcher le commerce.
Les prêtres « retraités » : revoir sa copie!
» Prendre sa retraite » pour un prêtre n’a pas le même sens!!!
Que peut signifier pour un prêtre l’expression « se retirer » ou « prendre sa retraite » ? Cette question n’était jamais posée, il y a quelques dizaines d’années, lorsque le chrétien de base savait que le sacerdoce confère une marque indélébile à la personne du prêtre, que l’Eucharistie est le cœur de sa vie et qu’il continuera à célébrer la messe tant qu’il en aura la force et à donner le pardon des péchés chaque fois qu’il en aura l’occasion ou qu’il la provoquera. Aujourd’hui cette question est posée par des personnes qui pensent que le prêtre sera peut-être comme certains retraités, qui occupent leur temps devant la télévision ou en loisirs divers, à cela près que ses moyens matériels seront probablement assez réduits. Le sens de la » retraite » chez un prêtre ou un évêque ne concerne pas son sacerdoce qui fait partie intrinsèque de sa personne, mais concerne son rythme d’activité et de gouvernement.
Si la violence vous a transformé en chose, lisez ceci.(1)
Réflexion chrétienne : cet article oblige à réfléchir objectivement et philosophiquement.
Telle est la nature de la violence.
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Transmettre la foi. Père Y. Bonnet.
Le pape Benoît XVI a promulguée une année de la Foi qui débutera en octobre 2012. Préparons-nous cette année de la Foi par la prière et la réflexion dans nos coeurs, dans nos couples, dans nos familles et nos lieux de vie?
La foi, vertu théologale, est un don de Dieu.

La foi, vertu théologale, est un don de Dieu, dont l’Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique (1) nous dit qu’il est accessible à ceux qui le demandent avec humilité. On ne transmet donc pas la foi, mais comme Dieu s’est révélé aux hommes pour que ceux-ci puissent le trouver, les catholiques peuvent et doivent transmettre cette Révélation. Le pape Paul VI nous l’a rappelé solennellement en 1975 par l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi. ( C’est de Paul VI que le pape actuel a repris l’idée d’une année de la foi.) C’est donc pour les parents, légitimement soucieux du salut éternel de leurs enfants, une exigence dont ils perçoivent la difficulté dans un environnement au mieux indifférent et plus souvent hostile vis-à-vis de la religion catholique. Ils ont un sentiment d’impuissance qui ébranle chez beaucoup la vertu théologale d’espérance. Alors que leur dire pour les réconforter et les mobiliser ?
Dieu est au courant de la situation!
Tout d’abord que Dieu est au courant de la situation ! Et que, là où le péché abonde, la grâce surabonde. Ensuite que les parents n’ont pas obligation de résultats, puisque chaque enfant a son libre arbitre. En revanche, c’est vrai, les parents ont obligation de mettre en œuvre les moyens qui aideront leur enfant à accueillir le don de la foi au moment choisi par Dieu. Or les deux facultés qui permettent l’usage du libre arbitre sont l’intelligence et la volonté. Il faut donc agir dans ces deux domaines, sachant la valeur de l’exemple et également l’importance de la cohérence entre foi, espérance et charité. Le témoignage que donnent les parents est capital et Les Actes des Apôtres nous montrent que la première communauté chrétienne donnait l’exemple de la fidélité à l’enseignement des Apôtres, à la célébration de l’Eucharistie, à la prière et à la charité fraternelle.
Un don de Dieu, un terrain à préparer.

Mais le témoignage n’est pas tout. La formation d’une véritable intelligence de la foi est nécessaire. Cela commence par un éveil précoce à la connaissance et à l’amour de la Sainte Famille, car c’est très accessible aux petits.
Ensuite, il est indispensable que l’enfant soit solidement catéchisé avec une attention particulière à montrer la cohérence des réponses que nous donne l’enseignement de l’Église aux questions que tout enfant se pose sur le bien et plus encore le mal, sur la souffrance, la mort, l’amour… Aux parents de se former eux aussi pour répondre aux exigences de raison des enfants. En outre, cela leur fera du bien pour leur propre vie spirituelle !
L’éducation de la volonté est également indispensable, car la foi est source d’obligations diverses, dans la relation avec Dieu (prière et sacrements), avec le prochain et avec soi-même. La religion catholique est beaucoup plus qu’une morale mais il y a une manière de le répéter à tout bout de champ, qui donne à penser qu’elle n’inclut pas des exigences morales, dont la transgression déséquilibre toute la vie de la personne. La volonté se renforce par l’habitude de l’effort, par le renoncement à la facilité, par la maîtrise de soi dans la vie affective et sexuelle. Il est facile de montrer à notre jeunesse que cette éducation est conforme à la nature humaine, accessible aux non-croyants, confirmée par l’observation des dégâts provoqués par son exclusion dans l’environnement actuel.
En conclusion, acceptons humblement de ne pouvoir transmettre la foi en elle-même au sens de la vertu théologale, puisque nous pouvons et devons préparer le terrain spirituel, moral et culturel, qui permettra à nos enfants d’accueillir cette même foi qui est un don que seul Dieu peut faire.
Père Y. Bonnet
Le bagage culturel de « l’honnête homme » catholique du 21ème siècle.
Que mettre dans le bagage de » l’honnête homme » catholique du 21ème siècle ?

L’Eglise catholique ne cesse d’affirmer par l’enseignement du Magistère, encycliques, exhortations apostoliques et textes du Concile Vatican II, que les laïcs ont une mission évangélisatrice spécifique : faire régner la vertu de Charité dans la société humaine en jouant leur rôle dans le renouvellement de l’ordre des réalités temporelles.
Vulgarisation, diffusion à tous et formation » technique » à l’argumentation.
» Mode d’emploi de l’Homme » = Anthropologie chrétienne.
Construction de la civilisation de l’Amour : Doctrine sociale de l’Eglise

Le deuxième grand thème à développer est justement celui de cette nécessaire construction, fondée sur l’anthropologie chrétienne, la notion du Bien Commun, les principes de destination universelle des biens temporels, de subsidiarité dans l’organisation sociale, de la priorité dans l’attention aux pauvres ainsi que sur les valeur de justice, de solidarité, de don de soi et…de travail. C’est là qu’intervient la Doctrine Sociale de l’Eglise.
A ce thème s’ajoute le thème important de l’Histoire, celle qui est accessible grâce à la transmission purement humaine et celle de la Révélation contenue dans la Parole de Dieu, l’histoire de l’Eglise, l’histoire des rapports de l’Eglise et de la Cité, le droit civil et le droit ecclésial et son développement, la vocation historique de chaque nation, la vocation de la France, Fille Ainée de l’Eglise. Que d’erreurs et d’idéologies peuvent être évitées par une connaissance exacte de l’histoire et de ses leçons!
Sans oublier les exercices pratiques!
– un aspect culturel, en terme de connaissances acquises, de formation historique, humaine, catéchétique, doctrinale, qui permettent un recul et un esprit critique indispensables face aux idéologies et interrogations contemporaines,
– et un aspect maïeutique auquel il faut ajouter un travail d’exercices pratiques en termes de communication, d’argumentation et de débat.
Il paraît indispensable aujourd’hui de pouvoir offrir à cet » honnête homme » catholique ce bagage de formation pour qu’il puisse dans un monde traversé par toutes sortes d’idéologies et d’attentes, tenir sa place, » répondre de l’Espérance qui est en lui », contribuer à conforter un grand nombre de personnes de bonne volonté qui ne se sentent pas défendues ni entendues dans la vie sociale qui est la leur.
C’est l’objectif de ce site, dont les rubriques vous offrent déjà de nombreuses pistes de réflexion et de formation : fondamentaux de l’éducation, de l’antropologie chrétienne, de la Foi et du catéchisme de l’Eglise catholique, de la doctrine sociale… sont à votre disposition.
Benoît XVI ne cesse de rappeler aux chrétiens d’aller sur le » parvis des Gentils », de ne pas avoir peur d’être présents sur la » mer numérique », d’utiliser les moyens de communications modernes au service de l’Evangélisation. Voilà pourquoi nous mettons en place cet instrument de formation. Merci de votre aide, de vos encouragements, de vos prières…et n’hésitez pas à nous faire connaître!
Père Yannik Bonnet
Les bienfaits de la culture ou « des liens entre la main et le cerveau ».
Culture, transmission à tous et mission de l’école…
Le travail et la culture.

Pourquoi les papes attirent-ils notre attention sur l’importance de la culture ? Qui parmi nous a lu le discours de Jean-Paul II à l’Unesco en 1980 , sur l’importance vitale de la culture, chemin de l’Eglise vers l’homme ?
« La signification essentielle de la culture consiste, selon ces paroles de saint Thomas d’Aquin, dans le fait qu’elle est une caractéristique de la vie humaine comme telle. L’homme vit d’une vie vraiment humaine grâce à la culture. La vie humaine est culture en ce sens aussi que l’homme se distingue et se différencie à travers elle de tout ce qui existe par ailleurs dans le monde visible: l’homme ne peut pas se passer de culture. » ( paragraphe 6)
Alors, comment aborder cette question de la cullture ?
Avant de répondre directement à cette question, je voudrais rappeler un souvenir qui m’est très cher. C’était il y a 20 ans, mon épouse était, comme l’on dit, « en rémission », mon entreprise créée depuis deux ans avait bien décollé et je venais de terminer l’écriture de mon deuxième livre : bref, je soufflais un peu. Les Compagnons du Devoir, avec lesquels j’avais des relations très amicales, me demandent de participer à l’une de leurs opérations portes ouvertes, pour donner une conférence. Ils me suggèrent, ô merveille, de traiter des liens entre la main et le cerveau, le travail et la culture. Jamais on ne m’avait proposé un sujet aussi riche et l’origine de la proposition me confirmait que le désir de la vraie culture est peut-être plus répandu chez les manuels intelligents que chez les intellectuels, qui peuvent être érudits mais incultes, savants mais tordus, dépourvus de bon sens et infatués d’eux-mêmes.
Une tension vers l’universel.

La personne humaine n’a pas que des exigences matérielles.
Transmettre : école catholique, qu’as-tu fais de ta culture ?
Culture, incarnation de ce qui est spirituel…
« Si la distinction entre culture spirituelle et culture matérielle est juste en fonction du caractère et du contenu des produits dans lesquels la culture se manifeste, il faut constater en même temps que, d’une part, les œuvres de la culture matérielle font apparaître toujours une « spiritualisation » de la matière, une soumission de l’élément matériel aux forces spirituelles de l’homme, c’est-à-dire à son intelligence et à sa volonté, ― et que, d’autre part, les œuvres de la culture spirituelle manifestent, d’une manière spécifique, une « matérialisation » de l’esprit, une incarnation de ce qui est spirituel. »
Père Y. Bonnet.